Pourquoi à votre avis y a-t-il une telle attirance aujourd’hui vers le chamanisme, le druidisme, voire la géobiologie ? Une partie de nous regrette le temps des sorciers, pardon, des tradipraticiens.
L’arrivée du christianisme en Europe a profondément bouleversé notre manière de penser : nous sommes passés d’un mode de réflexion basé sur le « et/et » à un autre basé sur le « ou/ou ». Auparavant, il était convenu qu’une chose pouvait et être vraie et fausse à la fois : un médicament peut être un poison, et comme disent les sorciers « Qui peut le bien peut le mal ». Aujourd’hui, une chose doit être soit vraie, soit fausse : le bien contre le mal. Heureusement, la physique quantique vient nous rappeler qu’une particule a maintenant l’autorisation de se comporter comme une onde ou bien comme de la matière.
Les animaux de la sorcellerie nous remémorent aussi cette tournure d’esprit : le chat est un mammifère qui voit mieux la nuit que le jour, idem pour la chouette chez les oiseaux, et la chauve-souris, quant à elle, est un mammifère qui possède les ailes d’un oiseau ! Quoi de plus transgressif contre la rationalité de la « nouvelle » pensée, où chaque chose est sensée avoir une fonction et unes seule ! Bon, le crapaud et le balais n’ont apparemment rien à voir là-dedans, mais semblent plus liés à l’absorption d’hallucinogènes et à la capacité de voyager dans le monde des esprits.
Conclusion : nous sommes à la fois bons et mauvais, divins et animaux, le loup et l’agneau, femme et mère, homme et gamin capricieux, fan de Titanic et de X-men (enfin là je pousse peut-être un peu trop loin), gais par moments et tristes à d’autres, etc.
Avouez, ça libère quand même ! Plus besoin de jouer un rôle unique, de chercher à entrer dans une case et une seule. Nous sommes libres dans notre unité et notre multiplicité.
Nicolas Keller. 27/07/2016